EN PERDANT DU POIDS RAPIDEMENT, LE REPRISE EST ELLE ASSUREE ?
Vitesse Initiale de perte de poids élevée contre petite vitesse: effet sur le maintien à long terme.
Séparer l'effet de la vitesse de perte pondérale et l'ampleur de la perte pondérale exigeait de concevoir un essai randomisé dont le schéma soit tel que l'un de ces facteurs puisse demeurer identique dans les deux groupes. Toubro et Astrup ont donc randomisé 43 adultes obèses à 8 semaines d'un régime à très faible teneur énergétique (RTFTE : cure protéinée en poudre) afin d'obtenir une perte de poids plus rapide ou à 17 semaines d'un régime classique et la différence de durée a été ciblée en sorte de parvenir à une perte de poids semblable. A l'issue de la phase de perte pondérale, tous les patients ont été inclus dans un programme de maintien du poids sur 1 an, avec suivi sur 2 ans après la perte pondérale.
La perte de poids obtenue grâce aux programmes de traitement de 8 et 17 semaines a été la même (13.6kg), alors que la vitesse de perte pondérale au sein du groupe à faible teneur énergétique était le double de celle du groupe classique (1.6kg/semaine contre 0.8kg/semaine).
Après ajustement pour tenir compte de possibles facteurs parasites, Toubro et Astrup ont constaté que la perte de poids maintenue dans le groupe à faible teneur énergétique était supérieure de 2.4kg au bout d'un an et de 3.0kg au bout de 2 ans, bien que ni l'une ni l'autre de ces différences n'atteigne la signification statistique.
Cette étude, au moins, n'apporte pas de confirmation qu'une vitesse de perte de poids rapide influe dans un sens défavorable sur l'évolution à long terme.
POURQUOI UN SUIVI DIETETIQUE EST-IL NECESSAIRE ?
Pekkarinen et Mustjoki ont randomisé 59 patients présentant une obésité sévère pour recevoir une induction de perte pondérale à court terme soit par une thérapie comportementale seule, soit par un RTFTE (protéine en poudre) associé à une thérapie comportementale. A la fin du programme thérapeutique, la perte de poids moyenne se situait à 8.9kg dans le groupe thérapie comportementale et 22.9kg dans le groupe RTFTE.
Fait intéressant, la perte de poids moyenne globale depuis la période avant traitement jusqu'au suivi à 5 ans était respectivement de 4.9kg et 16.9 kg. Des résultats du même ordre ont été signalés par d'autres investigateurs qui avaient eu recours à la chirurgie gastrique en vue du maintien du poids.
Selon un concept généralement admis, une plus grande perte de poids initiale induite par un RTFTE s'accompagne d'une conservation améliorée de la perte pondérale, mais seulement si la phase RTFTE est suivie d'un programme de maintien du poids consistant à intervenir au niveau du style de vie par le biais d'un changement de régime alimentaire, d'une réeducation nutritionnelle, d'une thérapie comportementale et d'une activité physique renforcée.
En conclusion, une perte de poids initiale accrue chez les patients obèses permet de mieux conserver à long terme la perte pondérale, pour peu qu'un traitement auxiliaire leur soit fourni au minimum lors de la phase de maintien du poids du programme.
C'est ce que propose la méthode médial, et qui vient confirmer la cohérence de notre accompagnement et de notre régime personnalisé.
2000 - The international association for the study of Obesity, obesity reviews 1, 17-19
Sevice de recherche sur la nutrition humaine, université vétérinaire et agronomique royale, Frederiksberg, Danemark.
Unité d'obesité, centre hospitalier universitaire de Huddinge, Suède.